John Grand-Carteret, Mariage, collage, chiennerie. Les trois formes de l'union sexuelle,
Albert Méricant, s. d. (à partir de 1909)


CE QU'ON EN PENSAIT AUTREFOIS
CE QU'ON EN PENSE AUJOURD'HUI
ENQUETE INEDITE AUPRES DES CONTEMPORAINS
ET LEURS REPONSES

Paris, 16 juillet 1908.

Mon cher confrère,

Le mariage, assurément, sans quoi la société n'est pas possible. Mais le mariage libre, que l'Etat n'a qu'à enregistrer, comme tout contrat, qui se veut public. Le mariage sous seing privé est également possible. Quant à la troisième hypothèse, qui voudrait s'en priver, au moins à titre d'hypothèse ? Mais ce qui remplit quelques jours, une ou plusieurs nuits, ne remplit pas la vie. On ne peut trouver un semblant de paix que dans une union définitive, ou crue telle le jour qu'on la contracte. Demandez aux serments des amants.

Notre vie provisoire vient de l'éternel. On n'a jamais encore proposé à l'Humanité un plus beau songe que celui de Philémon et Baucis.

Et puis, en somme, la liberté pour tous les goûts !

Votre dévoué,

Rémy de Gourmont.

Note des Amateurs : Cette lettre a aussi été publiée dans l' Imprimerie Gourmontienne, n°9, 1924, pp.8-9, avec quelques variantes et un post-scriptum.