sent par exemple la haine bruyante, aveugle et continuelle ou l'amour désordonné d'un autre peuple, selon le hasard des batailles et des diplomaties ; elles leur demandent, exigence effroyable, un service militaire dans des conditions de durée et de barbarie qui finissent par donner à l'Européen l'âme et l'attitude d'un chien battu ; enfin, conséquence d'un esclavage, d'ailleurs consenti (avec joie, avec hurlements !), elle s'arroge sur tous ses ressortissants mâles le droit pur et simple de vie ou de mort. Cette obligation de passer en prison trois ou quatre des meilleures années de la vie, des plus utiles pour la culture intellectuelle, a créé à l'homme qui est en victime un tel état d'infériorité que, sans la puissance des usages et sans quelques restrictions légales, il ne pourrait même plus lutter, dans les carrières libérales ou commerciales, avec la femme. Trois ans d'absence et un an pour récupérer un peu de lucidité intellectuelle, c'est plus de temps qu'il n'en faut à une femme intrigante par génie naturel, pour se faire une clientèle de médecin et, demain, d'avocat : c'est pourquoi il est question de supprimer le sursis ou la commutation de peine accordés jusqu'ici à plusieurs catégories d'étudiants. Ces faveurs sont peut être illégitimes, mais pourquoi privilégier les femmes, même après les avoir,