IDÉE MODERNE (L'). Revue littéraire, artistique et philosophique. Directeur, Nicole Chambellan. — Paris, 85, rue N.-D. des Champs.

Mensuelle, 16 pages in-8°.

N°1 : septembre 1894.

Collaborateurs : Gustave Kahn, G. Rodenbach, A.-F. Herold, Paul Fort, André Gide, Henri de Régnier, Remy de Gourmont, etc.

(Remy de Gourmont, Les Petites Revues, pp. 14-15)


L'IDEE MODERNE

Revue bi-mensuelle
Littéraire, artistique et philosophique

Directeur :
Nicole Chambellan

Rédaction : Michel Chabance

2e Année (Sie nouvelle). Février 1895. N° 3 et 4.

AVIS IMPORTANT

La Direction a l'honneur de prévenir ses abonnés et lecteurs qu'à dater du 1er Février 1895, L'Art Littéraire, revue mensuelle d'Art et de Critique que dirigeait notre distingué confrère Louis Lormel, fusionne avec L'Idée Moderne.

Rappelons à nos abonnés et lecteurs que jusqu'à ce jour la revue de notre confrère a publié des œuvres de :

Emile BERNARD, Michel CHABANCE, François COULON, Maurice CREMNITZ, Léon-Paul FARGUE, André FONTAINAS, René GHIL, André GIDE, Remy DE GOURMONT, Alfred JARRY, Gustave KAHN, Tristan KLINGSOR, Louis LORMEL, Stéphane MALLARME, Camille MAUCLAIR, Henri MAZEL, Paul MEISSONNIER, Albert MOCKEL, Charles MORICE, Edmond PILON, Henri DE REGNIER, André REMONT, SAINT-POL-ROUX, Eugène THEBAULT, Pierre VALIN, Henri VIARD, etc.

C'est leur dire que, plus même que par le passé, nous tenterons leur offrir des numéros intéressants et variés.

LA DIRECTION.

CHRONIQUE

Les Livres

IL LIBRO DELLE FIGURAZIONI IDEALI, par Gian Pietro Lucini ; Milan, Chiera et Guindani, 1894, in-16.

Une préface nous apprend que le présent recueil de vers a des droits à entrer dans le cercle symboliste ; et une seconde préface, que le « symbolisme fut hiératique, fut classique, est personnel. » C'est assez juste. Quant aux poèmes ils disent d'agréables illusions dans une forme classique — ariostique même — mais très amollie par la fréquentation des récents poètes français.

R. DE GOURMONT.

[p.58]

Le Château Singulier, par Remy de Gourmont (Mercure de France).

Le bibliophile a copié, respectueux, son œuvre en rubriques spéciales sur papiers idoines avec portraits des idées à mesure qu'elles passent. Ainsi les vieux peintres peignaient leurs cadres avec le plus grand soin et les verriers ecclésiastes rompaient l'hostie du mastic des vitres. Courbé sous le nombre, au vol des oiseaux perchés sur les pontuseaux, on pénètrera les rouges obscurités des voûtes des temples et les boudoirs semblables à des chapelles sans Dieu où il seyait de lire les précédents livres. Onze gargouilles vomissent prévenantes, afin qu'on ne déroge aux bénitiers volontaires, et Orphée crucifié dans la rosace bénit de ses yeux solaires. C'est un très beau livre qui laisse horrifié qui l'a fermé — avec le bruit des becs des corbeaux en lichen sur le ciel bleu, quand en la capsa rampe le lion roulé.

In-16 carré, format bolide, il gravite autour des Hiéroglyphes,

Alfred JARRY.

[pp. 58-59]

[page réalisée par par Mikaël Lugan, octobre 2007]