Emile Carteron : La Psychologie traditionnelle des classes et la Psychologie des Savants
Jacques Crepet : Quelques mots sur G.-S. Trébutien (1800-1871)
Henrik Ibsen : Le « Brand » épique d'Ibsen, publié par P.-G. La Chesnais (suite)
André Rouveyre : Visages : XXII. Alfred Vallette
Richard Cantinelli : Nostalgie d'amoureuses, poésie
Jean de Gourmont : Les Muses
Henry-D. Davray : Tennyson
Camille Enlart : Le Sabotage au Moyen Age
Maurice Renard : Le Rendez-vous, nouvelle (fin)

REVUE DE LA QUINZAINE
Remy de Gourmont : Epilogues : Dialogues des Amateurs : XCI. — Menus
Rachilde : Les Romans.
Jean de Gourmont : Littérature.
Edmond Barthèlemy : Histoire.
Jules de Gaultier : Philosophie.
A. van Gennep : Ethnographie, Folklore.
Charles Merki : Archéologie, Voyages.
José Théry : Questions juridiques.
Charles-Henry Hirsch : Les Revues.
R. de Bury : Les Journaux
Ernest Gaubert : Les Théâtres
Henri Albert : Lettres allemandes
Henry-D. Davray : Lettres anglaises
Ricciotto Canudo : Lettres italiennes
Philéas Lebesgue : Lettres portugaises
Charles Merki : Variétés : Paris sous la République de 1848
Mercure : Publications récentes

Echos


LITTÉRATURE

Ce qu'ils lisent. Cent dix-sept réponses à l'Enquête sur le Bibliothèque d'un libre cénobite avec une préface explicative par Adolphe Ferrière, 1 vol. in-8°, Editions du Cœnobium, Lugano. — Un Académicien grand seigneur et libertin au XVIIe siècle, Bussy-Rabutin. Sa vie, ses œuvres et se amies, par E. Gérard-Gailly, 1 vol. in-8, Champion. — Paul Leclercq : Jouets de Paris, 1 vol. in-18, 5 fr., Floury. — Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice, 1 vol. in-18, 3 fr. 5o, Fasquelle.


LES REVUES

Les Documents du Progrès : Mme « le docteur » Madeleine Pelletier, professeur d'énergie. — La Semaine littéraire : Sur J.-A. Coulangheon. — La Grande Revue : une anecdote sur Ingres . — Akademos : poème de M. Ch. Chassé. — Revue bleue : M. P. Mimande en faveur des peines corporelles. — La Revue : choses anglaises. — Memento.

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MEMENTO. — L'Action Française (15 juillet). — Très curieux fascicule où l'on trouvera le compte-rendu du deuxième Congrès royaliste.

Les Rubriques nouvelles (15 juillet).— « Vigny et la Bible », par M. G. Maubert.

La Revue critique des Idées et des Livres (10 juillet.— « L'Homme aux vingt-cinq francs : Alphonse Raudin » par Alphonse Launay.

La Revue hebdomadaire (24 juillet). — M. F. Masson : « Derniers combats » (mars 14). — M. Ch. du Bos: « La Correspondance de Stendhal. »

L'Italie et la France (20 juillet).— « Le Cinquantenaire de Solférino », par M. E. Lavisse. — « Le Roi Lear, Othello », par M. Tommaso Solvini.

L'Occident (juin). — M. A. Mithouard: « La Démolition de la cathédrale ».

— Des vers de M. Fagus. — « Lettre à la Parisienne », par M. Maurice Griveau. — De très curieuses « Notes » dessinées au crayon par M. E. B.

La Femme contemporaine (juillet).— « Une doctoresse chez les musulmans du Caucase », par Mme la doctoresse Bienaimé.

La Revue du mois (10 juillet). — « La Géométrie de situation et son rôle en mathématiques », par M. Jacques Hadamard. — Une délicieuse chronique de M. Jules Sageret : « Lettre de Chine ».

Pages libres (10, 17, 24 juillet). — Lire notamment : « Les Sept pendus », de M. Léonide Andréieff.

La Revue des Poètes (10 juillet). — « La Glorification de Mistral », par M. A. Praviel. Poèmes de MM. Musurus, Mercier, de Bouchaud, R. Hardet, etc.

Le Pays lorrain et le Pays messin (20 juillet). — « Souvenirs d'un prisonnier de guerre », par M. le commandant Lalance.

La Rénovation esthétique (juillet). — « Crépuscule », par M. Louis Thomas. « Poèmes », de M. Ch. Perrot. « La Danseuse nue », par M. Louis Lormel.

La Nouvelle Revue (15 juillet). — « L'Amérique inconnue », par M. J. Lacaze-Bastard.

La Revue de Paris (15 juillet). — M. Fernand Caussy : « Voltaire et ses curés ». « Sainte-Hélène et Napoléon III », par M. Philippe.


LES JOURNAUX

L'Amant de Marceline (L'Eclair, 27 juillet). — Le Stendhal-Club (L'Intermédiaire, 30 Juillet). — Le plus beau vers français (L'Intransigeant, 3 août) — Anatole France en Argentine (La Nacion, Buenos-Aires, 20 juin).

L'amant de Marceline Desbordes-Valmore ? Oui, telle est la question du jour dans le petit monde de la petite érudition littéraire. Cela n'a pas grand intérêt. « L'amant, disait Sainte-Beuve, du moins le premier amant de Marceline, ce fut Latouche... » Cela n'est pas bien certain. On cite d'autres noms, parmi lesquels le plus probable est encore très incertain. Le secret a été bien gardé. Ce qu'il y a de plus curieux, peut-être, dans cette petite histoire, c'est la passion et la mauvaise foi ingénue de ceux qui plaident soit pour Dupuy des Islets, soit pour Henri de Latouche. Chacun élimine délibérément les arguments contraires à sa thèse et grossit les autres, sans aucun motif sérieux. M. Jacques Boulenger s'est particulièrement distingué dans ce jeu par des recherches de la psychologie la plus retorse : son dédoublement, dans l'esprit de Marceline, du Latouche de 1830 en jeune amant et vieux monsieur, est un chef-d'œuvre, mais un peu fragile. Marceline, sans doute, fut une créature dissimulée, menteuse, d'une spontanéité très prudente, mais elle a un fond de naïveté qui s'accorde mal avec ces complexités psychologiques. Elle mentait aux autres, non à elle-même.

En même temps qu'elle se donnait à cet amant invisible, en 1810, il semble bien qu'à la même date elle vécût maritalement avec un sieur Eugène De Bonne, caissier du théâtre de la Monnaie, et qui, se croyant si bien père, donna son nom à l'enfant que Marceline, de son côté, attribuait à l'amant. On a l'acte de décès de cet enfant, et il n'y a aucun doute sur la situation. De Bonne et Marceline y sont qualifiés de conjoints, et on en a conclu que l'acte contenait un mensonge et que De Bonne n'était qu'un complaisant. Le témoin aussi, donc, et aussi l'officier de l'état-civil ? Car, en 1816, à Bruxelles, le caissier de la Monnaie était un personnage connu. Il faut une preuve à qui argue de faux en écriture publique. Conjoints peut très bien n'être là qu'un terme de courtoisie, un euphémisme. En tout cas, comme le note M. de Montorgueil, dans l'Eclair, cette histoire « ne sert pas grandement le renom d'ingénuité et de sincérité de la larmoyante Marceline ». C'était une rouée naïve.

Je cite la conclusion de M. Montorgueil :

On n'en est toujours qu'aux hypothèses ; on en viendra peut-être aux preuves. Il m'est agréable jusque-là de douter. La vérité, si elle est telle qu'on nous la présente, ne fera pas un grand écrivain d'une muse qui fut surtout lacrymatoire, et elle nous dévoilera dans une femme qu'on s'est plu à admirer, pour « la source pure » de ses interminables sanglots, une hypocrite qui, épouse et mère, occupant le monde de sa fidélité et de ses devoirs, ne trouvait cependant de volupté que dans le prolongement de la plus inavouable des chaînes.

§

M. Paupe, dans l'Intermédiaire, nous parle du Stendhal-Club :

Dans la préface des Soirées du Stendhal Club (1re série, 1904), M. Léon Bélugou a parlé de cette « mystérieuse confrérie" en des termes d'une évidente modestie. Cela s'explique par ce fait que M. Bélugou est un des membres les plus distingués du S. C. Mais tout le monde sait aujourd'hui que M. Casimir Stryienski, universellement connu, est le Président d'honneur de cette association tacite et restreinte, qui compte parmi ses élus, outre le signataire des Petits Mardis Stendhaliens, M. Paul Guillemin, auteur de l'Imagerie de Stendhal entr'bâillée, M. Paul Arbelet, l'évocateur attendri de Métilde et de Pauline, dont les exhumations sont incessantes, M. Jean de Mitty, qui se repose sur les lauriers de Napoléon et de Lucien Leuwen, etc., etc. Si nous rappelons les titres de quelques sociétaires du S. C., c'est qu'une des conditions d'admission, d'ailleurs facile à remplir, est la publication d'une œuvre stendhalienne d'un intérêt ou d'une documentation remarquables : c'est l'unique cotisation. C'est ainsi que Miss Doris Gunnell, aimable conquête du beylisme, fut reçue dernièrement à l'unanimité, du fait de sa thèse doctorale sur Stendhal et l'Angleterre — alors que M. Jean Mélia, pourtant animé d'excellentes intentions, hésite à se présenter.

Les réunions du Stendhal-club n'ont pas lieu d'une façon régulière et dans un endroit déterminé ; elles sont soumises au hasard des circonstances et des saisons : une séance mémorable fut celle du 9 juillet 1905, clos Madame, rue Porto-Riche, à Meudon, en pleine verdure. La Bibliothèque du S. C. ne laisse rien à désirer sous aucun rapport, mais elle est un peu disséminée. Les éditions originales du Maître, lui ayant appartenu, et bon nombre de ses manuscrits sont précieusement conservés à la Présidence, rue Soufflot ; les éditions courantes, étrangères et illustrées, ainsi que la critique de tous les temps, s'entassent aux archives de la rue des Abbesses et l'iconographie, jointe à 1.800 documents de toutes sortes, se trouve actuellement sur les Alpes, aux environs de Briançon, dans un castel, aménagé par M. Guillemin pour y recevoir ses trésors.

Ajoutons que l'archiviste du Club, qui est M. Paupe lui-même, possède également une curieuse iconographie stendhalienne.

A bientôt la suite de ces révélations sensationnelles.

§

L'enquête sur le plus beau vers français reprend dans l'Intransigeant. Le même journal poursuit une autre enquête intitulée l'Apothéose de la femme : on choisit son élue, et le grand prix, outre les sommes en espèces, est une chambre à coucher. C'était tout indiqué.

§

Une belle fête a clos les conférences sur Rabelais que M. Anatole France donna, avec un magnifique succès, à Buenos-Aires. Des discours d'une réelle valeur philosophique et littéraire y furent prononcés de la part du général Roca, et par le Dr Magnasco et M. Leopoldo Lugones, qui voulut se servir de la langue française et du vers français, qu'il manie avec un esprit mordant et original. Au grand écrivain que la France lui envoyait, l'Argentine voulut opposer les meilleurs des siens. La Nacion, qui nous donne ces détails, a publié les conférences d'Anatole France. Comme nous les aurons bientôt en original, je n'ai pas cru devoir en parler. Mais il fallait signaler cette manifestation littéraire : la nouvelle Europe latine, qu'est l'Argentine, payant de plus de cinquante mille francs le plaisir d'entendre la parole d'un écrivain français.

R. DE BURY.


ECHOS

La Correspondance de George Meredith. — Le Monument Charles Guérin. — La Maison de Schiller. — Une lettre de M. Jean Marnold. — Erratum. — Le Sottisier universel.