ÉCHOS

Mort de Victor Barrucand. — Sur Madagascar. — L'opérette et le Théâtre de la Gaîté. — Napoléon et Musset à la Bibliothèque Nationale. — Le Sottisier universel. — Publications du « Mercure de France ».

Mort de Victor Barrucand. — Victor Barrucand, essayiste, poète et romancier, est mort, à El Biar (Algérie), le 13 mars dernier. Il était né à Poitiers le 7 octobre 1866.

Il publia sa première plaquette de vers : Rythme et rimes à mettre en musique, en 1886 ; puis, en 1889, chez Maurice Dreyfous, d'autres poèmes (Amour et Idéal, la Chanson des Mois, Une partie d'échecs, Triomphe), que suivirent des études sur Henri Cros et sur Les Verres précieux, une brochure sur le Bouddhisme (1893), des parades dans le style du Théâtre de la Foire (Les deux Mezzetins, Colombine jalouse, la Farce du Sac, etc.), représentées au Théâtre de la Bastille (1889-1890) ; un roman : Avec le feu (1900) ; une thèse sociale, qu'il développa en une série de conférences, sur cette idée : le Pain gratuit ; le Chariot de terre cuite, adaptation du sanscrit (au théâtre de l'Œuvre); une biographie de Banville, etc. Dans son dernier recueil de vers : D'un pays plus beau (1910), il réunit les meilleurs vers que lui ait inspirés l'Algérie où il s'était retiré dès l'âge de quarante ans, pour diriger, dans un esprit de collaboration franco-musulmane, le journal L'Akhbar. Cet ancien libertaire, cet ancien collaborateur à l'En dehors de Zo d'Axa, avait évolué vers plus de sérénité politique et le problème du rapprochement des races l'avait accaparé. Il fut l'éditeur et le commentateur des Mémoires du Citoyen Rossignol, général en chef des armées de la République en Vendée et ceux du conventionnel Choudieu.

Le premier il « reconstitua » un des livres les plus significatifs d'Isabelle Eberhardt : Dans l'ombre chaude de l'Islam et, en le louant de ce travail, M. René Lalou, dans son Histoire de la Littérature française, salue en Barrucand un écrivain qui apporta à l'essai, au roman et à l'histoire les mêmes qualités de sincérité et de réalisme poétique. — L. DX.

(Mercure de France, 1-IV-1934, p. 219-220)