ÉCHOS

J.-A. Coulangheon. — Stendhal en Allemagne. — Le Penseur de Rodin. — Les Annales Romantiques. — Publications du Mercure de France. — La « Société Jean-JacquesRousseau ».

J.-A. Coulangheon. — Notre collaborateur J.-A. Coulangheon est mort le 14 mai au sanatorium de Dienne (Cantal), où on l'avait transporté dernièrement, nous écrivait-il, « en mauvais état ». Il avait vingt-neuf ans. Il était depuis longtemps malade, sans trop le paraître. On le voyait peu à Paris. Il vivait dans sa famille, à Mantes-sur-Seine, où soncorps a été ramené de Dienne et où l'inhumation a eu lieu le 19 mai.

M. Jules Claretie a dit de lui dans le Temps :

« J'avais vu couronner ce jeune homme au Concours général. J'avais lu ses premiers vers (Me Bartet les possède). Il avait écrit une excellente élude des mœurs de petites villes, les Jeux de la Préfecture. Il rêvait de faire, comme on dit, du théâtre, et ses premiers essais annonçaient un observateur, des succès futurs. Beaucoup de mélancolie, une sensibilité douloureuse, des traits à la Flaubert, un pessimisme attendri caractérisaient ce jeune homme. Anatole France lui dédiait une des nouvelles de son dernier volume, Riquet,celle qui vient après Crainquebille. La jeune littérature perd une force. »

J.-A. Coulangheon laisse trois volumes : L'Inversion sentimentale, Les Jeux de la Préfecture et Le Béguin de Go. Ce dernier parut neuf jours avant sa mort. Il a rapporté de Grèce, où il était allé l'année dernière et d'où il revint un peu désenchanté, croyons-nous, des notes qui n'ont pas encore été publiées. C'était un esprit fin, ironique, assez âpre parfois, et saturé de littérature. Ses ouvrages sont pleins de talent, et il n'est pas douteux que bientôt sa personnalité se fût affranchie et qu'il eût donné des œuvres très remarquables.

Mercure de France, juin 1904, p. 854.