Mort d'Edouard Guerber. — Le poète Edouard Guerber, qui, sous son nom et sous le pseudonyme Jean Thogorma (qui lui avait été donné par Moréas) avait publié sept volumes de vers et de prose (Le Crépuscule du Monde, 1910 ; Les tendances nouvelles de la Littérature française, 1911 ; Les barbares contre Racine, 1911 ; Lettres sur la poésie, 1912 ; L'art héroïque, 1914 ; L'homme bleu, 1920 ; Sous le doux ciel de France, 1922) vient de mourir à l'âge de 40 ans. Il était né à Metz le 2 décembre 1882.

Ce fut un des plus curieux satiriques de sa génération. Ses derniers poèmes sont d'une humeur violemment pessimiste et d'un style très classique. Citons le dernier quatrain du poème où il raille ce qu'il appelle « Le Conseil des Puissants » :

Mais pendant que ces gens sondent la nuit sans dieux
Et font de vains discours sur la paix la meilleure,
Certains qu'à cause d'elle on s'entre-tuera mieux,
Vulcain forge le fer et Mars attend son heure.

Edouard Guerber avait collaboré aux Entretiens idéalistes, aux Poèmes, à la Renaissance contemporaine, à la Minerve française, au Feu et aux Marges. Il avait contracté à la guerre la maladie qui l'a emporté. — L. Dx.

(Mercure de France, 15 septembre 1922 pp. 850-851)