ÉCHOS

L'anniversaire de la mort de Paul Verlaine. — A propos du « Red Rubber ». — Les Curiosités du Gotha. — Un joli mot.— Un jubilé. — A Limoges. — Tuberculose préhistorique. — Le Nouveau Théâtre d'Art. — La parenté de Mozart. — Un buste de Gœthe. — Doux pays. — La Deuxième Exposition des Artistes-Peintres-Dessinateurs . — Comœdia. — Le Supplément du Dictionnaire International des Ecrivains contemporains du Monde Latin. — Publications du Mercure de France. — Le Sottisier universel.

L'Anniversaire de la mort de Paul Verlaine a réuni au cimetière des Batignolles, le 13 novembre, les amis et les admirateurs du poète, et M. Georges Verlaine, son fils, a déposé une couronne sur sa tombe. M. Edmond Lepelletier, qui connut Verlaine très jeune et ne le perdit jamais de vue, prononça ensuite une allocution. Dans l'assistance, MMmes Saint-Georges de Bouhélier, Marie Kalfft ; MM. Léon Dierx, Couyba, député, Niederhausern Rodo, Alphonse Humbert, F.-A. Cazals, Alfred Vallette, Raymond Maygrier, Saint-Georges de Bouhélier, Louis Dumoulin ; Gaston Cels, Xavier Privas, Rito de Marghys, A. Grandin, Seurette, Gaston Morin, Emile Despax, Georges Lecomte, Gustave Leroux, etc.

La cérémonie fut suivie d'un banquet, présidé par M. Léon Dierx, qui prononça un discours et célébra la gloire de Verlaine. Il dit notamment :

Depuis dix ans que Paul Verlaine a cessé de chanter et de souffrir, précédé et suivi de tant d'illustres amis, sa gloire n'a pas cessé de grandir et elle a magnifiquement triomphé. Ce douloureux anniversaire est donc en même temps une radieuse consécration. Nous aurions voulu en marquer l'ineffaçable souvenir en inaugurant aujourd'hui le monument que M. de Niederhausern a conçu et presque terminé, mais dont l'achèvement définitif est malheureusement retardé par des difficultés pécuniaires. C'est pourquoi cette réunion a aussi pour but de créer un mouvement efficace pour arriver enfin à solutionner ces difficultés mesquines et humaines.

MM. Catulle Mendès, François Coppée, de Montesquiou, Haraucourt, Charles-Henry Hirsch, Willette — qui est d'ailleurs arrivé en même temps que sa lettre — avaient écrit au président pour expliquer leur absence.

Après le repas, on se rendit dans le treizième arrondissement, à la curieuse et provinciale place Paul-Verlaine, où se trouvaient déjà MM. Jean Moréas, Paul Fort, Erasme, Léon Deubel, etc. M. Louis Dumoulin prononça quelques paroles, du seuil du « Café Paul-Verlaine » ; M. Edmond Lepelletier remercia l'assistance de l'hommage sincère rendu au poète ; de jeunes hommes récitèrent des poésies de Verlaine. Puis on se sépara pour rentrer chacun chez soi.

Mercure de France, 1906, p. 571.