A côté des grands imprimeurs du XVe et du XVIe siècles, voici l'abbé Jean de Gourmont, archidiacre du diocèse de Coutances, vicaire capitulaire, chapelain d'Anne d'Autriche,qui au XVIIe siècle, fit l'intérim de l'Evêché; à la mort de l'Evêque. Il a fait don à la cathédrale d'un autel de la Vierge en bois sculpté, où se voient les armes des Gourmont. Il a remanié le bréviaire à l'usage du diocèse de Coutances, recueilli et composé des hymnes et s'est ainsi, deux siècles avant Remy occupé du latin mystique. Une miniature le représente avec le large front et les grands yeux bleus des Gourmont et une bouche aux lèvres sensuelles.
Dans le salon à tapisserie rouge avec des croix de Malte, au plafond à solives dont le dessus de porte est un élégant motif sculpté Louis XV, des portraits de famille, gentilhommes du XVIIe siècle, nous regardent. Plus près de nous, ce chevalier de Saint-Louis au grand front et aux yeux bleus, c'est le grand-père paternel de Remy, le marquis de Gourmont qui fut, à Brienne, un camarade de Bonaparte. A côté est la grand'mère maternelle, Mme de Montfort née de Malherbe, descendante du grand poète normand qui habitait le château de La Motte, à Bazoches (Orne), où est né Remy. Au mur, au-dessus de la cheminée, un beau christ d'ivoire, venant du château de La Motte, domine une pendule Louis XVI à cadran mobile qui reproduit le temple de l'Amour de Versailles. Une table ronde au milieu de la pièce.
- C'est là, près d'elle, qu'il se tenait dans son dernier séjour à Coutances, au début de la guerre, me dit Mlle Marie de Gourmont. Fatigué, touché au fond du c'ur par les événements, il réfléchissait longuement et ne pouvait plus lire que les livres de la « bibliothèque rose » de Mme de Ségur.

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