Remy de Gourmont et son œuvre. Portrait, autographe, bibliographie et iconographie de Van Bever. Coll. Les Hommes et les Idées, Mercure de France, 1909. Apparition signalée dans le Mercure de France du 1er juin 1909, p. 576. Réimprimé en 1921, sous le nom de Paul Escoube. Se lisait déjà, sous ce (vrai) nom, dans Préférences, Mercure de France, 1913, dont voici la table :

I. CHARLES GUÉRIN ET LA POÉSIE PHILOSOPHIQUE.
II. REMY DE GOURMONT ET SON ŒUVRE.
III. LA FEMME ET LE SENTIMENT DE L'AMOUR CHEZ STÉPHANE MALLARMÉ.
IV. JULES LAFORGUE CHEVALIER DU GRAAL.
V. PAUL VERLAINE ET L'AMOUR.

On doit aussi à Paul Escoube :

La Femme et le Sentiment de l'Amour chez Remy de Gourmont, Mercure de France, 1923

TABLE

I. LE DRAME DE L'ESPRIT.

II. LA FEMME ET LA JEUNE FILLE.

III. MÉTAPHYSIQUE DE LA SENSUALITÉ.

IV. L'AMOUR PHYSIQUE.

V. L'AMOUR MYSTIQUE.

VI. LE DRAME DU CŒUR.

Echos

A[ndré du] F[resnois], « Rémy de Gourmont et son œuvre, par Paul Delior (Mercure) », Le Nain rouge, n° 4, juin 1909 [M. Lugan]

Jean de Gourmont, « Littérature : Remy de Gourmont et son œuvre, par Paul Delior », Mercure de France, 1er août 1909, p. 500-502

Voici, dans la collection les Hommes et les Idées, Remy de Gourmont et son œuvre, par Paul Delior. Devant cette œuvre « si diverse et si complexe », M. Delior éprouve d'abord une sorte d'étonnement. L'esprit qui aime les simplifications et veut classer les hommes, ne sait, dit-il, en quelle catégorie ranger celui-ci. Comment saisir l'âme de Remy de Gourmont ? Cet esprit « veut être ; et il change afin de sa différencier constamment des autres, de lui-même, et d'éviter toute cristallisation ». Mais M. Delior a si parfaitement compris cette diversité complexe qu'il en explique la logique. On dirait qu'il emprunte sa méthode au maître qu'il étudie : il écrit, dès le début de son livre : « R. de Gourmont est un libérateur. On n'est plus l'esclave de rien lorsqu'on a su comprendre son œuvre et si l'on peut en supporter l'audace. » C'est ainsi libéré de tout dogmatisme que M. Delior, esprit souple et qui me paraît d'une belle culture, pénètre dans cette œuvre ; il s'abandonne à cette sorte de « vertige intellectuel » qu'il ressent (on ne peut comprendre sans être ému), mais conserve toute la lucidité souriante de son esprit. Ce lui est un plaisir très beau de pénétrer plus secrètement et plus profondément dans les paysages de cette pensée. Sa critique, toute de compréhension, n'est d'ailleurs pas plus dogmatique que la philosophie du maître dont il a tenté de nous donner une synthèse. Une synthèse qui n'est pas soudée, mais demeure ouverte. Il n'essaie pas, besogne néfaste de beaucoup de critiques, de concilier les opinions contradictoires et de diminuer ainsi son auteur. La plupart des hommes, lorsqu'ils laissent entrer une philosophie dans leur esprit, l'aplatissent entre les murs étroits de leur cervelle, et la déforment. M. Delior écrit :

Pour mesurer le prix exact que M. de Gourmont attache à ses opinions, il est bon, après les avoir examinées une à une, de les confronter ensemble. On voit alors en face de chacune se dresser celle qui la contredit. Il a aimé telle pensée, il a justifié l'adhésion qu'il lui donnait. Y a-t-il une croyance qui ne puisse être revêtue de vérité par un esprit logique et subtil ? Mais par crainte de se laisser subjuguer par cette affirmation, pour si momentanée qu'elle soit, le philosophe lui oppose vite, en souriant, une affirmation contraire. Il assiste, avec ironie, à la lutte de ces deux imaginations ou de ces deux réalités. Il se donne même le délicat plaisir d'appuyer tantôt l'une et tantôt l'autre. Et quand le combat va se résoudre en une victoire et une défaite, indifférent à la conclusion, M. de Gourmont se détourne avec dédain. Il a tiré de ce spectacle toute la joie qu'il pouvait contenir.

L'important, conclut, M. Delior, est d'avoir du monde une vision personnelle. « La sagesse veut que le philosophe s'arrête auprès de chaque vérité et la respire. Il faut les cueillir toutes. »

Jean de Gourmont.

[texte entoilé par Victor Martin-Schmets, avril 2008]

Jean de Gourmont, « Littérature : Paul Escoube : Préférences », Mercure de France, 1er décembre 1913, p. 595-596

H. M. [Henri Martineau], « La femme et le sentiment de l'amour chez Rémy de Gourmont », Le Divan, n° 6, 1923, p. 339-341

« Essayistes, Penseurs et Philosophes : La Femme et le sentiment de l'amour chez Rémy de Gourmont », Chronique des lettres françaises n°2, mars-avril 1923, p. 257-258

« Revue des revues et revue de la presse », Les Nouvelles littéraires, 21 octobre 1922 (3)


A consulter :

Lettre de Remy de Gourmont à Paul Escoube », Mercure de France, 1er juillet 1928

A[lfred] V[allette], « Mort de Paul Escoube », Mercure de France, 15 mars 1928