Notice

Les Poètes du terroir du XVe siècle au XXe siècle, tome III, textes choisis, accompagnés de notices biographiques, d'une bibliographie et de cartes des anciens pays de France, par Ad. van Bever, collection « Pallas », Librairie Ch. Delagrave, 15 rue Soufflot, Paris, 2e édition, 1919.

NORMANDIE : Notice, Chansons populaires, Olivier Basselin, etc., Jean le Houx, Jean Doublet, Vauquelin de la Fresnaye, Robert Angot, Sonnet de Courval, Louis Petit, David Ferrand, F. de Malherbe, Saint-Amant, J.-F. Sarasin, Boisrobert, Segrais, Abbé de Chaulieu, Chênedollé, Barbey d'Aurevilly, G. Le Vavasseur, Albert Glatigny, Aristide Frémine, Charles Frémine, Florentin-Loriot, Paul Harel, P.-N. Roinard, Jean Lorrain, R. de Gourmont, Ch.-Th. Féret, Jules Tellier, Charles Boulen, Louis Beuve, Francis Yard, Maurice Le Sieutre, Lucie Delarue-Mardrus, Fernand Fleuret.

On peut lire dans cette anthologie deux poèmes de Simone : « Le Verger » et « L'Eglise » .

Echos

Jean de Gourmont, « Littérature », Mercure de France, 16 février 1909, p. 695-696
Jean de Gourmont, « Littérature », Mercure de France, 1er mars 1910, p. 130
Jean de Gourmont, « Littérature », Mercure de France, 16 juin 1911, p. 827-828


A consulter :

- « Poètes normands », Promenades littéraires, Mercure de France, 1904

- Anthologie critique des poètes normands de 1903 à 1920

REMY DE GOURMONT

(1858)

M. Remy de Gourmont est né au château de la Motte, à Bazoches-en-Houlme (Orne), le 4 avril 1858. Il appartient à une famille originaire du Cotentin, où on la trouve établie dès le XIVe siècle entre Valognes et Carentan. De cette famille sont issus les célèbres imprimeurs et artistes des XVe et XVIe siècles, Jean, Robert, Gilles, François, Théobald de Gourmont — à Paris et à Anvers — et le peintre Jean de Gourmont. Sa grand-mère maternelle, une Malherbe, le rattache à la famille du poète et confirme ses origines normandes. A noter, cependant, un lien espagnol par son arrière-grand'mère paternelle, une Cortez. Venu à Paris, en 1883, il entra presque aussitôt à la Bibliothèque nationale. Il fut révoqué quelques années après, pour avoir publié dans le Mercure de France (avril 1891) un article intitulé Le Joujou patriotisme, dont se trouva froissé le chauvinisme officiel. Rejeté brutalement dans la vie, M. Remy de Gourmont se consacra tout entier aux lettres, collaborant aux journaux et à la plupart des revues de son temps : Le Journal, L'Echo de Paris, les Essais d'art libre (dont il fut le directeur en 1894), la Revue Blanche, la Revue Indépendante, Mercure de France, La Dépêche de Toulouse, Le Matin, etc. Il a donné jusqu'ici plus de cinquante volumes, parmi lesquels il faut citer particulièrement ses curieux Epilogues et ses Dialogues des Amateurs, publiés tout d'abord dans les fascicules du Mercure de France. La place nous manque pour analyser ici son formidable labeur (2). Retenons seulement, à défaut du titre de ses ouvrages, l'opinion d'un critique : « II n'est certainement pas, dans la nouvelle littérature, de figure plus importante que la sienne, écrit M. Paul Léautaud, et par l'étendue et la diversité de ses connaissances, comme par la variété de ses productions, il peut être placé à côté de M. Anatole France. Poète, critique, dramatiste, érudit, biologiste, philosophe et romancier, philologue et grammairien, son œuvre embrasse tous les domaines intellectuels, montrant chez lui un esprit sans cesse renouvelé, sans cesse enrichi de nouvelles acquisitions, découvrant sans cesse de nouveaux points de vue, sans cesse adroit à de nouvelles déductions. C'est un extraordinaire dissociateur d'idées, a-t-on dit de lui... »

Normand de race et de mémoire, ajouterons-nous, M. Remy de Gourmont s'est rappelé souvent sa province. Son vers et sa prose sont pleins de réminiscences, de notations où ses compatriotes peuvent surprendre comme un air du pays. Un goût très vif pour la discussion, l'amour inné du paradoxe, la variété dans l'invention, l'abondance et le pittoresque du vocabulaire qu'on se plaît à trouver en lui, ne sont-ce point là des vertus normandes ? Et son petit poème de Simone (3), pour ne citer que ce seul ouvrage dû à sa veine poétique, n'est-il pas, en sa simplicité rustique, la plus savoureuse, la plus caractéristique illustration qu'on ait faite de la terre et du paysage bas-normand ? Pour avoir écrit cette seule page d'un lyrisme contenu et attendri, M. Remy de Gourmont mériterait une place parmi ces illustres Normands dont le savant évêque d'Avranches, Daniel Huet, se plaisait, en son temps, à nous donner le portrait succinct, mais authentique.

BIBLIOGRAPHIE. — Pierre de Querlon, Remy de Gourmont, etc., Paris, Sansot, 1903, in-18. — Ad. van Bever et P. Léautaud, Poètes d'aujourd'hui, t. I. — P. Delior, Remy de Gourmont et son œuvre, Paris, Mercure de France, 1909, in-16. — Remy de Gourmont, Le Maître d'Ecole (souvenirs d'enfance). La Dépêche (Toulouse), 24 janv. 1910. — M. Coulon, Témoignages, Paris, 1910.

1. Cf. Pontaumont, Histoire de l'élection de Carentan, etc.

2. Nous avons publié trois fois la bibliographie de l'œuvre de M. Remy de Gourmont. Nous ne la reproduirons pas ici. On la trouvera dans les ouvrages suivants : Remy de Gourmont, par Pierre de Querlon, 1903 ; les Poètes d'aujourd'hui, t. I ; Remy de Gourmont et son œuvre, par P. Delior, 1909.

3. Simone, poème champêtre (1892). Tirage à petit nombre sur papier vergé, couverture en papier peint, Paris, au Mercure de France, 1901, in-16 couronne. Le même, avec onze compositions de Georges d'Espagnat, Paris, librairie du Mercure de France, 1907, gr. in-4°.